Trois Syndicats de professionnelles et professionnels de recherche unissent leur voix

Invitation à questionner les candidats aux prochaines élections fédérales sur les enjeux de la recherche.

Le Syndicat des employés de la recherche de l’Université de Montréal-Alliance de la fonction publique du Canada (SERUM-AFPC) invite tous les professionnelles et professionnels de recherche de l’Université Laval et des centres affiliés (membres du SPPRUL-CSQ) à faire parvenir la lettre suivante aux candidats des prochaines élections fédérales afin de les questionner sur les enjeux de la recherche. Les membres de la Fédération du personnel professionnel des universités et de la recherche (FPPU) ont également répondus positivement à cette invitation.

En unissant les voix du SPPRUL-CSQ  à celles du SERUM-AFPC et de la FPPU c’est l’ensemble des candidats de toute la province qui pourraient être questionnés concernant les enjeux de la recherche subventionnée.

Notez que cette lettre s’adresse aux candidats de tous les partis politiques et que le SPPRUL-CSQ respecte par-dessus tout le choix de chacun et ne prend position pour aucun parti politique dans ces élections. La lettre et une liste des candidats par circonscription incluant leur adresse courriel sont disponibles sur le site WEB du SPPRUL-CSQ.

La lettre qui sera adressée aux candidats:

Le 23 septembre 2015

Madame, Monsieur,

À titre de candidat aux prochaines élections fédérales, vous sollicitez aujourd’hui mon vote, en espérant nos valeurs communes. Dans cette optique, j’aimerais aborder avec vous le problème du sous-financement de la recherche universitaire, et voudrais savoir quelle position vous et votre formation politique entendez prendre à cet égard.

La recherche universitaire est mise à mal et les politiques fédérales en sont les grands responsables, le fait est entendu. Encore récemment, La Presse en soulignait le sous-financement chronique ; une perte globale de 6,1 % depuis 20071, dont 3,2 % pour l’année dernière seulement2. C’est une lente érosion qui perdure et affame les laboratoires, provoque le démantèlement d’équipes de recherche et met en péril les milliers d’emplois qui en dépendent. Œuvrant moi-même en recherche universitaire, je ne peux que constater les pertes tragiques d’expertise qu’impose la mise à pied de professionnels de haut niveau ; une perte de compétences irrécupérable, faut-il le souligner. Le mal est connu mais les pistes de solutions le sont tout autant. Qu’entendez-vous faire pour corriger la situation ? Aussi, j’aimerais connaître votre opinion, et celle de votre parti, sur les points suivants :

  • Bien qu’un consensus international fixe le taux d’investissement en R&D à 3 % du PIB, le Canada y met tout juste 1,7 %3. Vous engagez-vous à hausser ce taux à 3 % du PIB, et sous quelles conditions ?
  • Les frais indirects à la recherche non couverts par les organismes subventionnaires amputent directement les fonds courants des universités. Si vous êtes élu(e), votre parti s’engage-t-il à compenser les frais indirects de la recherche à leur pleine valeur (45 %), et sous quelles conditions ?
  • Votre parti entend-il mettre en œuvre des initiatives visant à pérenniser les emplois de la recherche au sein des universités canadiennes ? Si oui, quelle forme prendraient ces actions ?

Mes collègues et moi sommes très inquiets de la situation qui prévaut depuis déjà plusieurs années et nous espérons des solutions constructives de votre part. En leur nom, je vous remercie d’avance.

1 La Presse, 18 août 2015. L’importance de la recherche (collectif pancanadien)

2 La Presse, 30 juillet 2015. Le Québec évite la baisse (Philippe Mercure)

3 La Presse, 27 août 2015. Une tendance déroutante (André C. Carpentier)